Rassegna stampa

Promotion des produits agricoles de l’UE : le Parlement européen monte au front

26 Feb 2021

Entre le très fort accent mis sur les produits bio et la volonté de moins soutenir la viande rouge ou le vin dans l’avenir, les orientations prises par la Commission européenne pour sa politique de promotion des produits agroalimentaires de l’UE inquiètent le Parlement européen.

Les eurodéputés de la commission de l’Agriculture ont vivement critiqué le 24 février le programme de travail 2021 de la Commission européenne pour la politique de promo- tion des produits agricoles de l’UE et les changements qui s’annoncent pour les années
à venir dans le cadre de la révision en cours de cette politique (1). Pour 2021, ils dénoncent principalement l’enveloppe jugée trop importante qui va être accordée au bio. Et pour l’ave- nir ils craignent les restrictions qui pourraient être imposées aux secteurs de la viande rouge et du vin.
Que ce soit Herbert Dorfmann pour les Démocrates-chrétiens, Paolo de Castro pour les So- ciaux-démocrates, Ulrike Muller pour les Centristes ou Ivan David pour l’extrême-droite, tous se sont interrogés sur le choix de la Commission de consacrer 50 % du budget 2021 (de la promotion) pour les produits bio alors que le secteur ne représente que 7 % du marché européen et que ces fonds risquent de promouvoir par la même occasion des produits bio importés. Venu défendre les propositions de Bruxelles, le directeur général de l’Agriculture Wolfgang Burtscher a rappelé que ce programme avait été validé par les États membres dans leur ensemble « à l’exception d’un seul pays qui s’y est opposé car il a estimé que trop peu était fait pour le bio ». Il a également précisé que ces fonds (50 % de l’enveloppe de 173,4 Mio € soit environ 86 Mio €) ne seront pas uniquement orientés vers les produits bio mais vers des produits « durable en général ». « Le budget est limité, il faut mettre l’accent sur les secteurs ayant une forte valeur ajoutée », a-t-il justifié.
La viande rouge et le vin dans le collimateur
Et pour l’avenir, c’est la volonté de Bruxelles de mettre un coup de frein aux soutiens à la promotion de la viande rouge et du vin dans le cadre de la procédure de révision en cours qui inquiète. « Pourquoi vouloir changer une politique qui a prouvé qu’elle fonctionnait extrê- mement bien ? », a interpellé la Française Irène Tolleret (centriste). Et sa compatriote Anne Sander (PPE) d’ajouter : « Si nos produits ne sont pas promus, il y a un risque que les consom- mateurs européens se tournent vers des produits de pays tiers dont les niveaux de durabilité sont largement inférieurs aux produits de l’UE. »
Le Parlement sera « pleinement impliqué dans la conception de la nouvelle politique, et sera invité à prendre une position sur ces questions très bientôt », a assuré le directeur général de la Commission européenne. Concernant le vin, il a simplement souligné que l’UE ne « pro- meut pas la consommation d’alcool mais les régimes de qualité liés et des paniers alimen- taires liés au vin ». Et sur la viande rouge, Wolfgang Burtscher a rappelé que le plan d’action contre le cancer privilégie un régime comportant davantage de végétaux, « avec moins de viande rouge, et il faudra trouver le point d’équilibre. Mais équilibré ne signifie pas «sans viande» », a-t-il précisé.

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